Haren, zone à défendre
Amenée à remplacer les prisons de Saint-Gilles, Forest et Berkendael, la mégaprison de Haren, au nord-est de Bruxelles, pourrait contenir 1.190 détenus hommes, femmes, jeunes, mères avec enfants et patients psychiatriques. Ce projet de plus gros établissement pénitentiaire du pays, construit selon un contrat Partenariat public-privé, repose sur un budget estimé à plus de 3 milliards d’euros sur 25 années d’exploitation, en-dehors de tout contrôle démocratique et au détriment d’une politique de suivi et de réinsertion des détenus. Portée par le gouvernement fédéral et soutenue par le gouvernement régional et la Ville de Bruxelles, la prison devrait être construite sur le site du Keelbeek. Jamais urbanisé, ce site de 19 hectares est un joyau naturel et une réserve de biodiversité exceptionnelle.
Depuis plus de dix ans, ce dossier suscite une opposition tous azimuts: riverains, militants contre l’enfermement de masse, écologistes, urbanistes, avocats, magistrats, criminologues, citoyens… Contesté par voie judiciaire – plusieurs recours sont encore pendants -, le projet l’est aussi sur le terrain, occupé depuis 2014 par des opposants. Une première évacuation au eu lieu en septembre 2015. Ce 20 août 2018, le Ministre de l’Intérieur faisait expulser les lanceurs d’alerte et incendier leurs cabanes et abris.
Alors que le chantier peut démarrer à tout moment, l’opposition à la mégaprison entre dans une nouvelle phase. Il s’agit de créer des moyens d’empêcher ce désastre carcéral, symbole parfait de l’absurdité de l’impasse dans laquelle nous pousse le système productiviste.
Nous avons donc le plaisir d’inviter des représentant.e.s du Keelbeek libre et de la plateforme HarenObservatory pour faire le point sur ce dossier brûlant.