La violence politique en Italie dans les années 68
Répressions, combats de rue, enlèvements, assassinats, massacres ont marqué l’Italie des années 1970. Cette décennie tragique fut sans équivalent dans le monde occidental.
Le livre de Marco Grispigni revient sur la violence politique de la période, dont il s’efforce d’éclairer les spécificités italiennes au regard d’autres contextes nationaux, notamment la situation française. En rupture avec la damnatio memoriae, dominante actuelle, prompte à confondre les mobilisations politiques et sociales, les théories et les stratégies de lutte armée, l’analyse privilégie l’identification des multiples acteurs concernés, tant du côté de la contestation que de celui du néofascisme, de l’Etat et des forces en charge du maintien de l’ordre. Attentive à l’enchaînement des faits et aux logiques à l’œuvre, l’étude souligne l’importance de l’attentat à la bombe qui, le 12 décembre 1969, fit 16 morts et 88 blessés à la piazza Fontana de Milan. Ce crime, commis par l’extrême-droite, mais immédiatement attribué aux anarchistes, fut l’élément déclencheur majeur de la sinistre dynamique à l’origine des années de plomb.
Marco Grispigni (1957) est archiviste et spécialiste des mouvements sociaux et politiques italiens des années 1960 et 1970. Depuis 2000, il travaille à Bruxelles à la Commission européenne.