L’Argentine (et le péronisme) entre influences chinoises et états-uniennes…
Le petit monde des latino-américanistes vient de vivre, non sans stupeur, un grand moment de retournement historique. Mauricio Macri s’est choisi comme colistier à la vice-présidence de l’Argentine un péroniste (de droite) en la personne de Miguel Ángel Pichetto. Il s’agit là d’un évènement comme on n’en vit qu’un ou deux par siècle à l’échelle d’un pays. Ni plus ni moins. En effet, le mouvement péroniste, depuis 1943, date à laquelle Juan Domingo Perón (1895-1974) s’est affirmé comme figure politique de premier plan en Argentine, ne s’est jamais aligné sur le clivage droite-gauche. L’actuelle fracturation du péronisme est, comme nous le verrons, riche d’enseignements quant aux enjeux profonds de cette élection présidentielle. Les conclusions à tirer seront très éloignées des apparences.