Le Parti Communiste et la question nationale
Les fondements.
1914-1918. La 1ère guerre mondiale va sceller l’échec de l’internationalisme prolétarien prôné jusque là par la social-démocratie. La guerre, en s’éternisant, a fait naître en Flandre et d’abord parmi les soldats du front, des groupes de gauche qui se sont opposés au nationalisme belge et ont apporté une coloration révolutionnaire au sentiment national flamand.
En Flandre, « le réflexe national peut donc être perçu comme l’une des sources indirectes du communisme ». A cette époque le nationalisme flamand se « présentait comme l’expression politique teintée d’humanisme et de démocratisme des soldats du front et de jeunes intellectuels flamands » qui se retrouvent dans le Frontpartij. Les groupes communistes qui se forment à Bruxelles et en Wallonie réagissent différemment à la question nationale; certains dénoncent même violemment les « communistes flamingants ». Les Amis de l’Exploité, dernier groupe constitutif du PCB, dirigé par Joseph Jacquemotte n’appréhende nullement la question flamande. Jacquemotte est issu du POB qui n’a jamais considéré le combat flamand comme un mouvement de libération.
1921. La Révolution d’octobre en Russie offre pour les éléments plus radicaux un espoir de changements profonds parmi lesquels on retrouverait l’internationalisme. Le Parti Communiste Belge naît de la fusion des deux organisations communistes impulsée par le Comintern (3ème internationale). Après la fusion, le débat principal entre les deux « tendances » relève surtout de la participation aux élections et au travail parlementaire. Cependant, bien que ne faisant pas de la question nationale un axe central de son action, le jeune PCB appréhende vite l’évolution de cette question. Prenant en compte la co-existence de deux peuples dans un seul et même pays, il transforme le « B » de belge en « B » de Belgique.