L’école est-elle soluble dans le numérique ? Un regard critique sur l’introduction de la pédagogie par le numérique dans l’enseignement belge francophone.

Depuis le dernier quart du siècle passé, nous vivons une révolution technologique sans doute plus importante que n’a été la révolution industrielle qui s’est développée à partir de la moitié du 19^ème siècle. Comme la précédente, l’actuelle révolution entraîne des bouleversements sociaux, sociétaux, économiques, politiques et culturels considérables dont nous ne mesurons aujourd’hui qu’à peine l’ampleur. L’école, en général, constitue un marché considérable aux yeux des entreprises digitales qu’elles convoitent par un lobbying intensif et persistant, courtisant les décideurs de l’enseignement avec leur complicité plus ou moins consciente. En Fédération Wallonie-Bruxelles, l’école est en crise depuis les années quatre-vingt pour des raisons que nous expliciterons plus loin. Cette crise constitue incontestablement un terreau favorable à l’introduction du numérique dans l’enseignement, la nouvelle technologie  apparaissant comme la solution miracle à tous les maux dont il souffre. La thèse que nous développons dans le présent ouvrage est que la pédagogie par le numérique, outre ses conséquences néfastes d’un point de vue culturel et environnemental, n’est pas pertinente dans la résolution des problèmes de l’école car elle accentue plutôt qu’elle ne résorbe les inégalités sociales.