Quand la mouvance altermondialiste parle (mal) des dettes publiques…
«Il y a plus de foi dans un doute honnête que dans la moitié des dogmes » (Lord Alfred Tennyson)
Introduction
Une revendication visant à supprimer l’article 123 du Traité de Lisbonne, qui empêche le financement direct des dettes publiques par la BCE, agite les milieux qui, en Belgique, ont partie plus ou moins liée avec l’altermondialisme. Le concept des promoteurs de cette revendication est très (trop ?) simple : moins l’on doit rembourser de dettes, plus on est, finalement, riche.
Cette lapalissade économique mérite un examen attentif. Côté jardin, les choses sont, comme on l’a vu, des plus évidentes. Si l’Etat belge, nous apprend l’un des représentants les plus en vue de ce courant d’analyse , avait emprunté aux taux de 1 voire 0% auprès d’une banque centrale (en l’espèce, la Banque nationale de Belgique puis la Banque centrale européenne), il en eût résulté une baisse spectaculaire de l’endettement des pouvoirs publics. Cette profession de foi s’accompagne d’un tableau établissant le niveau que représenterait aujourd’hui la dette publique si elle avait été monétisée dès 1993 (en l’occurrence, 50% du PIB).
Hélas, les données telles qu’établies par cet expert manquent singulièrement de rigueur dans la mesure où elles comparent des taux nominaux et des taux réels. Les réflexions qui s’en suivent présentent donc le désavantage de rapporter des séries de taux d’intérêt intégrant l’inflation à des données « brutes » qui ignorent, pour leur part, l’évolution des prix