Quatre-vingts ans après, le Front populaire est-il toujours une option?
1936: année-phare dans l’histoire de la gauche. C’est celle du triomphe du Front Populaire en France et de grandes réformes ( les congés payés, entre autres), du début de la Guerre d’Espagne, provoquée par le coup d’état fasciste à l’encontre du gouvernement républicain du Frente Popular. C’est une année charnière, certes, mais ce qui nous intéresse ici, c’est le concept de « Front populaire ».
En effet, au-delà des hommages dans la presse militante, des ouvrages historiques, au-delà encore de la récupération scandaleuse par certains éléments du Front National de cette histoire, c’est la question de l’héritage politique du « Front Pop' », et de la pertinence éventuelle de ce modèle pour les luttes sociales de notre temps.
Dans un premier temps, nous présenterons un bref aperçu de ce que fut concrètement le « Front Populaire », sous l’incarnation la plus connue dans l’espace francophone, à savoir le Front populaire français, et les tentatives au sein de la gauche belge de l’époque de faire écho à ce projet unitaire. Nous évoquerons ensuite les raisons profondes qui expliquent cette tentative, ainsi que les changements et orientations politiques qu’elle supposait. Dans la dernière partie de cette analyse, nous essaierons de déterminer quelle est la part de réalité dans les « appels » lancés par certains en Belgique francophone à constituer de telles alliances pour lutter contre l’austérité.