Réduction collective du temps de travail. Pierre d’angle d’un projet économique alternatif?
Pour avoir l’air sérieux en politique de nos jours, il faut jouer au prophète de malheur et annoncer au bon peuple qu’inévitablement, demain sera pire. C’est ce qui explique que lorsque le président du parti socialiste a, durant la dernière campagne électorale, revendiqué la réduction collective du temps de travail (RCTT), bien des commentateurs ont dénoncé, parfois publiquement, un manque de sérieux dans le chef d’une formation de gouvernement. Pourtant, la diminution du temps de travail a déjà eu lieu depuis le milieu des années 1970, mais sur une base individuelle, contractuelle et inégalitaire via la baisse imposée d’offre d’emplois disponibles que représentent le chômage, la flexibilisation et la précarité. Notre époque a si souvent tendance à oublier qu’« entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » (Lacordaire).