Richesses et apports des migrations
L’Europe est une terre de paradoxes. Elle a vu à travers les temps l’émergence de civilisations qui ont façonné le monde. Elle a vécu un brassage de cultures, de sciences et d’arts qui, de Bruges à Florence et de Lisbonne à Varsovie, ont imprégné profondément l’identité de notre continent.
Elle a vécu sur son sol et a engendré, sur d’autres continents, des guerres et des génocides inouïs. Elle fut à la fois le berceau de la démocratie et celui de tyrannies sanguinaires.
Elle peine aujourd’hui à se construire malgré la multitude de traités et le flot de déclarations d’intensions…
L’Europe est aussi une terre de migrations.
Mais là encore les paradoxes frappent. Ainsi, sous prétexte de crise et d’impossibilité d’« accueillir toute la misère du monde », elle ferme ses frontières aux demandeurs d’asile mais s’autorise à les
ouvrir militairement pour soutenir des conflits, hors continent, en Irak et en Afghanistan.
Ce continent riche se protège de la misère par des exclusions. La crise pèse sur la construction de l’Europe elle-même ; certains ne menacent-ils pas d’exclure les pays en difficultés ?
Autre paradoxe encore, malgré les nombreux griefs qui sont faits à cette Europe libérale et que nous partageons pour une bonne part, nous avons conscience d’avoir « besoin d’Europe ». Pas n’importe laquelle. L’idée de construire une Europe des peupl es continue, contre vents et marées, à faire son chemin ; une Europe des travailleurs –tant actifs que non actifs- qui prend précisément le contre-pied des politiques ultra libérales aujourd’hui mis es en place ; une Europe solidaire et fraternelle à l’opposé des égoïsmes et de la résurgence des sentiments xénophobes.